Les déchets organiques alimentaires, la nouvelle mode ?

En 2018, Springwise publiait un article selon lequel seulement 65% des fibres textiles proviendraient de sources naturelles. Un nombre relativement peu élevé lorsque l’on sait que chaque année, des millions de déchets, notamment alimentaires, se retrouvent brûlés ou non traités. Face aux enjeux environnementaux actuels, l’industrie du textile cherche de nouveaux procédés et de matières premières ayant un impact écologique plus réduit. C’est donc tout naturellement que la réutilisation des déchets organiques alimentaires s’est imposée comme une solution efficace pour créer des fibres et textiles innovants, mais surtout plus respectueux de notre planète.


Mais quels sont donc ces déchets qui nous habilleront demain peut-être entièrement de la tête aux pieds ?

Une alternative au cuir : le pinatex fabriqué à partir de feuilles d’ananas

En Juin dernier, Hugo Boss lançait sa gamme de chaussures 100% végétales faites de Pinatex. Créé par l’Espagnole Carmen Hijosa, le Pinatex est un simili cuir fabriqué à s d’ananas. Il se présente aujourd’hui comme une alternative écologique au cuir animal traditionnel.

C’est en 2008 aux Philippines que Carmen découvre le baron tagalog, tunique traditionnelle en tissu de feuilles d’ananas tissés. Elle décide alors de travailler au développement d’une matière similaire au cuir à partir de ces fibres de feuilles d’ananas. Une décennie après cette découverte, c’est près de 400 marques de maroquinerie comme la marque française Camille, de prêt-à-porter et ameublement qui se lancent dans l’aventure du Pinatex. Parmi elles, Nae et Bourgeois Bohème proposent d’habiller vos pieds avec ces fameuses feuilles d’ananas. 

De la douceur avec du lait

Depuis 2011, l’entreprise allemande Qmilch GmbH, développe la Qmilk, une fibre provenant de la caséine de lait. Cette dernière est ainsi extraite puis mixée à d’autres composants pour devenir, par la suite, une fibre textile aussi douce que de la laine. Par ailleurs, Duedilatte, une firme italienne récupère quant à elle les produits laitiers périmés dans des fermes locales, puis transforme le lait en un tissu soyeux et sans produits chimiques. 

La fibre d’orange

En 2017, le fameux groupe italien Salvatore Ferragamo lance une collection capsule en collaboration avec la marque Orange Fiber fabriquée à partir de déchets d'agrumes. La cellulose de ces derniers est extraite avant d’être envoyée dans des filatures textiles pour qu’elle soit transformée en tissu.
En Italie, chaque année la quantité de déchets d’agrumes est estimée à 700 000 tonnes. Leur élimination entraîne des coûts élevés et un impact environnemental importants. C’est dans cette mesure que la marque Orange Fiber a élaboré en 2013, en collaboration avec l’Université polytechnique de Milan, un brevet permettant de transformer ces résidus en textile.


La Noix de coco

Reconnue pour ses vertus et ses bienfaits, la noix de coco s’installera prochainement aussi dans nos vêtements. Enfin, c’est la promesse que nous a faite la startup australienne Nanollose. En effet, grâce à un procédé de fermentation, cette entreprise transforme les déchets de noix de coco en tissu grâce aux bactéries. La fabrication de cette fibre appelée nullarbor, contrairement aux tissus traditionnels comme le coton est peu gourmande en ressources naturelles. Ce sont les bactéries qui se chargent de transformer le déchet en tissu. Le processus utilise une "bactérie non dangereuse et non infectieuse dans un système biologique", précise l'entreprise sur son site web.

Pour l'heure, la fibre nullarbor est encore en phase de test. Les Australiens utilisent des déchets organiques de noix de coco importés d'Indonésie mais espèrent par la suite utiliser des "déchets de biomasse provenant des industries de la bière, du vin et des aliments liquides".

Alors qu'à ce jour, la fabrication d'un seul tee-shirt en coton nécessite 2.700 litres d'eau, cette solution plus écologique et durable devrait vivement intéresser les grandes industries textiles.

Le cuir de pomme ou l'apple skin

Après le cuir d'ananas, certaines marques de maroquinerie, de vêtements et d'accessoires se sont penchées sur cette alternative 100% biodégradable, le cuir de pomme. Cette matière, très résistante, possède des caractéristiques qui ont de quoi plaire aux plus éthiques d'entre nous. En plus d'être biodégradable, le cuir de pomme est entièrement vegan et plus flexible et respirant que le cuir animal. Il est également résistant à l'eau. Décidément, ce cuir de pomme est aussi parfait qu'innovant !

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