Guide des matières
Il n'est pas toujours évident de s'y retrouver parmi toutes les matières que l'on retrouve dans l'industrie textile. Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons sélectionné les matières éco-responsables les plus utilisées pour vous les expliquer en détail. Qu'elles soient naturelles, végétales, animales, biologiques, recyclées, upcyclées, synthétiques ou artificielles, retrouvez ici une définition de chacune d'entre elles.

Coton biologique
Le coton est une fibre naturelle d’origine végétale. Cependant, cela ne signifie pas que le coton est une éco-culture. Au contraire, sa culture traditionnelle nécessite une quantité aberrante d’eau et l’utilisation de produits chimiques. C’est pourquoi le coton biologique certifié GOTS (Global Organic Textile Standard) constitue une alternative écologique au coton traditionnel : le label GOTS assure le respect de règles strictes sur toute la chaîne de production et de transformation du coton, qu’ils soient d’ordres environnementaux ou sociaux. Les tissus certifiés GOTS doivent être composés d’au moins 95% de fibres biologiques.


Tencel/Lyocell
Le Tencel, qui provient des fibres artificielles de Lyocell produites à partir de pulpe d’arbres, est une matière vierge considérée comme éco-responsable. La pulpe d’arbres est dissoute dans un solvant naturel pour produire la fibre, solvant qui peut être recyclé et réutilisé dans le procédé de fabrication. Le label FSC (Forest Stewardship Council) assure la gestion durable des forêts permettant la récolte de la pulpe d’arbres.


Lin
Le lin fait partie de la famille des matières végétales. Considérée comme une plante écologique par excellence, sa culture nécessite 5 fois moins d’engrais et de pesticides que celle du coton. Par ailleurs, l’eau de pluie suffit à son irrigation. L’Europe, et notamment la France, sont les premiers producteurs de lin (la production française représente 80% de la production européenne).


Chanvre
Le chanvre est parfois considéré comme le cousin grossier du lin, leurs cultures sont identiques ainsi que leur faible impact sur l’environnement. Traditionnellement utilisé dans l’habillement, il a disparu durant le XXème siècle en raison du travail et du temps que demandait sa transformation, ainsi que du prix élevé qui en résultait. Aujourd’hui, la France réinvestit dans la production de cette fibre réputée pour être inusable, anti-bactérienne, isolante et confortable.


Laine biologique
La laine est une fibre naturelle d'origine animale qui provient des moutons, et notamment des moutons mérinos d’Australie et de Nouvelle Zélande. La laine dispose de nombreux avantages, comme ses facultés anti-odorantes et thermorégulatrices, mais elle pose la question du bien-être animal qui subit la tonte, et parfois une pratique barbare des fermiers appelée le mulesing. Pour lutter contre les élevages douteux, il est possible de consommer de la laine certifiée GOTS, qui, en plus des critères sociaux et environnementaux, assure le respect du bien-être animal.


Soie
La soie, souvent perçue comme une matière noble, est constituée de fibres animales : elle provient des filaments sécrétés par la chenille Bombyx Mori pour confectionner son cocon. La soie est une matière écologique, mais elle provient majoritairement de Chine ou d’Inde et parcourt donc des milliers de kilomètres. De plus, la récupération de la matière implique de jeter les cocons dans l’eau bouillante à l’étape où la chrysalide se forme. Mais heureusement, il existe une alternative fiable : la soie biologique certifiée GOTS, qui adapte les techniques ancestrales pour un impact moindre sur les élevages de vers, et qui est donc plus responsable.


Cupro/Bemberg®
Le Cupro, méconnu, se cache parfois dans les doublures de nos vêtements, bien qu’il coche toutes les cases pour être sur le devant de la scène (ou du vêtement). Il s’agit, comme le Tencel et l’Ecovero, d’une fibre artificielle, dérivée cette fois-ci non pas de pulpe d’arbres mais de la fibre duveteuse qui entoure les graines de coton (fibres qui ne sont d’ailleurs pas utilisées dans le processus de transformation du coton, il s’agit donc de recyclage!). Cette fibre duveteuse sera ensuite transformée par un procédé chimique utilisant du cuprammonium. Le Cupro est doublement éco-responsable car en plus d’être produit de manière écologique, il est 100% biodégradable. Cerise sur le gâteau, cette matière est soyeuse et respirable.


Lenzing™ Evocero™
L’EcoVero est le petit frère du Tencel. Aussi produit à partir de pulpe d’arbres de forêts labellisées FSC, il est lancé sur le marché textile à l’automne 2017. Ses fibres sont également certifiées par l’Ecolabel européen. Le Tencel comme l’EcoVero sont produits par l’autrichien Lenzing, spécialiste de matières éco-responsables, et constituent des alternatives biodégradables à la viscose traditionnelle, consommant jusqu’à 50% moins d’eau que cette dernière.


Polyester recyclé
Le polyester classique est extrêmement polluant et issu de la pétrochimie. Cependant, le polyester recyclé est quant à lui fabriqué à partir de déchets, dont les bouteilles en plastique. Il peut être recylé plusieurs fois, ce qui limite la création de matière vierge et constitue une très bonne alternative. La certification GRS (Global Recycled Standard) assure une vérification des contenus recyclés des produits ainsi que le respect de normes environnementales et sociales.


Nylon Recyclé
Le nylon recyclé est fait à partir de déchets en nylon de pré-consommation (chutes de tissus et post-consommation de filets de pêche retrouvés dans les océans). Cette fibre recyclée, appelée Econyl, est une marque déposée par Aquafil, une entreprise italienne. On la retrouve dans les mêmes produits que le nylon traditionnel.


Cuir recyclé
Le cuir, qui n’est pas un textile car est fait de peaux animales, est très controversé par sa nature même ainsi que par son processus de tannage qui est très chimique. Il est cependant possible de trouver du cuir recyclé à partir de cuir traditionnel et de latex, certifié GRS, ce qui contitute une alternative qui empêche la fabrication de nouveaux cuirs à partir de nouvelles peaux. Les cuirs végétaux restent tout de même l’option la plus eco-friendly.


Caoutchouc recyclé
Le caoutchouc est une matière de mode car c’est celle que l’on trouve dans les semelles de nos baskets. Le caoutchouc recyclé constitue donc le go-to des marques de baskets éco-responsables, car il est produit à partir notamment de pneus usagés, au lieu d’être issu du latex des arbres hévéa dont la culture est parfois controversée.


Coton recyclé
À côté du coton biologique certifié GOTS, existe aussi le coton recyclé, qui est fabriqué à partir de vêtements usagés où les fibres de coton sont récupérées. L’avantage du coton recyclé est de s’inscrire dans une démarche circulaire qui limite le gaspillage et de ce fait la conception de nouvelles matières.


Cuir d'ananas/Piñatex
Le cuir végétal le plus connu est certainement le cuir d’ananas, dont les recherches sur sa conception ont commencé dans les années 90s. Pinatex est en effet une marque déposée par l’entreprise Ananas Anam. La production du Piñatex a un faible impact sur l’environnement et met en avant les savoir-faire philippins dans la culture d’ananas.


Cuir de cactus
Le dernier né des cuirs végétaux est le cuir de cactus, créé par deux mexicains de Guadalajara après deux ans de recherche. Ce cuir de cactus a été conçu à partir d’un mélange du cactus Nopal dont le Mexique abonde et qui est également un élément clé du régime alimentaire local, fusionné avec du coton. La culture du cactus demande très peu d’eau, et les feuilles matures de la plante sont récoltées au fur et à mesure. Selon les deux entrepreneurs, ce nouveau matériau peut vivre une dizaine d’années sans altération.


Cuir de raisin
La startup milanaise Vegea a conçu en 2017 le cuir de raisin, qui a été immédiatement reconnu par l’industrie de la mode pour sa qualité très proche du cuir traditionnel. Le marc de raisin est récupéré après avoir servi à la conception du vin, ce qui fait du cuir de raisin une vraie initiative totalement anti-gaspillage. Commercialisé très prochainement, Vegea a déjà signé un partenariat dans l’automobile de luxe avec Bentley pour réaliser l’intérieur de sa prochaine EXP 100 GT.


Cuir de thé
Des chercheurs d’Iowa State University ont conçu en 2016 le teather (tea - leather) : un cuir vegan créé à partir de sous-produits de thé kombucha, récupérant ainsi des fibres cellulosiques. Ce cuir n’est pas encore commercialisé à grande échelle mais a déjà été utilisé lors de défilés aux Etats-Unis.


Cuir de champignon
Le cuir de champignon est fait à partir de gros champignons attaquant les arbres dans les forêts subtropicales. Sa culture, comme celle du cuir d’ananas, ne nécessite pas de produits toxiques. Le cuir de champignon a deux textures, une douce comme la suédine et une plus rugueuse, et il est utilisé en maroquinerie et accessoires.


Cuir d'Hévéa
Le cuir d’hévéa est fait à partir de latex, de la sève des arbres hévéa, qui sont présents notamment dans la forêt amazonienne. Ce cuir est eco-friendly s’il est produit dans des conditions respectueuses des forêts : pour cela, il existe la certification FSC (Forest Stewardship Council) qui assure le bien-être des forêts.


Modal
Le modal est une matière artificielle créée par l’entreprise autrichienne Lenzing, à l’origine également du Tencel® et du Lenzing Ecovero®. Très utilisé dans la mode responsable et reconnu pour sa solidité et son faible impact environnemental, le modal est obtenu à partir de la transformation de la pulpe de hêtre par différents procédés chimiques.
